Pourquoi et comment est née cette action ?
Bien que situé sur le village de Mane, Salagon, musée départemental, entretient peu de relations avec les habitants du territoire immédiat. L’objectif premier était de retisser des liens entre le musée et le village sur lequel il est implanté. L’objectif pédagogique est de travailler sur le « voyage des plantes » : faire découvrir aux enfants l’origine des plantes que l’on voit dans nos jardins, les histoires qui les accompagnent. Il
s’agissait enfin de travailler en interdisciplinarité dans l’équipe même du musée : l’action est menée conjointement par le service médiation et l’équipe de jardiniers, qui participe à l’accueil et l’animation des ateliers.
Description du déroulement de l’action :
Les classes viennent en alternance, le mercredi matin, pour travailler au jardin. Ils ont préparé le jardin, dessiné les plans, choisi les espèces de plantes, semé, planté, arrosé… En parallèle, ils ont fabriqué avec l’artiste Pierre Boucharlat un bateau en canne gigantesque qu’il ne reste plus qu’à végétaliser. Le 28 juin prochain aura lieu une fête à laquelle les parents sont invités pour montrer le jardin réalisé par
les élèves.
Bilan de l’action
Pour les publics non directement concernés, c’est la possibilité de découvrir une nouvelle facette de Salagon, et leur montrer ainsi un musée en prise avec son territoire. Pour les enfants des classes concernées, c’est la possibilité, pour certains élèves, de montrer des aspects d’eux-mêmes positifs qui ne sont pas ou peu valorisés en classe (habileté manuelle, connaissances en jardinage, en plantes). Le lien entre le village et le musée se retisse un peu, même si beaucoup de tensions et de résistances demeurent.
Pour la structure, c’est une charge de travail supplémentaire importante, qui rend le renouvellement de l’expérience incertain, mais aussi la possibilité de mener un projet à long terme, très construit, avec une classe. C’est aussi la possibilité pour les jardiniers de partager leurs savoirs et de travailler en partenariat étroit avec les médiatrices.
En quoi cette action vous semble-t-elle avoir aidé les publics touchés à mieux exercer leur citoyenneté ?
Le projet était très collectif : il fallait l’aide de tous pour construire le jardin. Les enfants, les maîtresses, les jardiniers et les médiatrices se sont beaucoup écoutés, ont fait la part des rêves et celle des nécessités, ont discuté et transigé. Jardiner, c’est aussi apprendre les impératifs de la réalité : ce qui ne pousse pas, ou pas bien, ce qui n’est pas comme on l’avait souhaité, mais aussi ce qui dépasse ce qu’on attendait, ce qui surprend.
La thématique aussi a permis d’aborder les mutations qui transforment la société : comment la domestication des céréales a permis l’éclosion des civilisations et les voyages commerciaux d’améliorer les tables et les techniques. A l’heure d’un certain repli sur soi et de la méfiance de l’autre, c’est un message citoyen