Pourquoi : Il était très important pour le musée Bargoin de proposer au public une vision « élargie » des savoir-faire textiles anciens et de leurs continuités contemporaines par le prisme des artisans, artistes et designers mondiaux vivants et actifs. Le musée devait alors réfléchir à son implication au-delà du champ patrimonial traditionnel et concevoir du « hors les murs » collectif, constructif et fédérateur. Il s’agissait de redonner un sens au patrimoine présenté, de trouver l’incarnation nécessaire à l’appropriation par le public. Le musée devenait alors un centre ressource « humain » où le collectif répondait à l’individu. Le travail engagé avec les musées et populations des pays étrangers ayant reçu le FITE, nous a fait prendre conscience, respectivement, de la richesse des pratiques de médiation, de valorisation de chacun et de la nécessité de dépasser les murs physiques de nos institutions.   Principe : Les cinq continents se rencontrent autour des savoir-faire textiles ancestraux et jouent de cet héritage pour s’inscrire dans une dynamique artisanale et artistique contemporaine où l’inventivité et l’imagination sont foisonnantes, où la différence est synonyme d’enrichissement. Les collections textiles du musée Bargoin répondent aux envies grandissantes de l’association HS_Projets de mettre en place un événement international festif mêlant institutions, associations, populations, acteurs culturels et économiques. Les artistes, artisans et designers se rendent à Clermont-Ferrand durant une semaine pour partager leurs expériences au musée et dans la ville. L’exposition est présentée durant 6 mois, le festival durant une semaine. Le principe d’une édition clermontoise (année paire) puis étrangère (année impaire) se met en place. 2012/ 2013 : Clermont-Ferrand/ Hué au Vietnam, 2014/2015 : Clermont-Ferrand / Manille aux Philippines. L’exposition, enrichie du patrimoine du pays accueillant, est présentée dans un musée et toujours accompagnée du festival également co-construit avec les populations et professionnels étrangers sur place. Resultat :Dès la première édition, le public a répondu très positivement, allant jusqu’à agir spontanément dans l’espace urbain (habillage des arbres, défilé de mode urbain), en regard des thèmes proposés (Métamorphoses en 2012, puis Renaissance en 2014). Une incroyable énergie a fédéré des acteurs privés et publics jusqu’alors séparés. La Ville a ainsi acquis une identité nouvelle ouverte sur le monde et la culture de l’autre. Le Département puis la Région ont bien perçu le potentiel d’une telle manifestation, porteuse d’une identité territoriale forte dépassant le cadre géographique et administratif, s’ouvrant délibérément à l’international, sans complexe, sans retenue. Le musée ne cesse de se nourrir de cette action collective, identifiant l’institution comme un établissement de référence (partenaire reconnu dans un réseau patrimonial national et international) et lieu d’expérimentations et d’innovations. Ces échanges avec l’étranger ont également permis au musée d’enrichir ses fonds patrimoniaux par des collectes in situ (achat de pièces, prise de vues photographiques, vidéos). Visiter le musée, c’est désormais proposer au public une expérience humaine unique, visant à changer leur perception des hommes et du monde.