Pourquoi : Le Morvan a accueilli, à partir du milieu du XIXème, plusieurs dizaines d’enfants placés par les services d’Assistance publique principalement de la Ville de Paris. Dans un mouvement inverse des jeunes femmes partaient se placer comme nourrices dans des familles bourgeoises et aristocratiques de la capitale. Beaucoup de morvandiaux sont issus de ces histoires. Il est envisagé dès les années 1980, la mise en place d’un espace d’exposition. Les freins qui existent alors sont d’ordre budgétaire mais également sociologique ; ces deux histoires touchant à l’intime des familles représentent pour certains un traumatisme (l’abandon, le placement, la séparation des enfants et des mères). De fait, le projet de musée ne se concrétise vraiment que dans les années 2000 quand la communauté de communes des Grands Lacs du Morvan devient maître d’ouvrage. Les fonds à présenter manquent. Il y a peu d’objets, peu de témoignages exploitables tant cette histoire paraît taboue. En 2007, l’objectif de la mise en place de l’exposition a été de faire connaître le projet de musée aux habitants afin de fédérer un groupe de bénévoles autour du projet et susciter des dons. Principe : Réalisation par le Parc naturel régional du Morvan et l’association des amis de la Maison des enfants de l’Assistance publique et des nourrices d’une exposition itinérante petite forme (une vingtaine de panneau et 2-3 vitrines) destinée à être prêtée notamment aux communes, bibliothèques du territoire du Parc naturel régional du Morvan. Accompagnement de cette exposition de propositions d’animations (projections films, conférences, etc.) par l’association. Prêt gratuit de l’exposition – mise en place par l’association et une personne du Parc naturel régional du Morvan. Resultat :De 2008 à 2015, une cinquantaine de lieux ont reçus l’exposition dans des communes d’envergures variées (Autun, Avallon mais aussi des petits villages de 90 habitants). Cette exposition a suscité des dons d’archives, des prises de contact pour des collectages, des dons d’objets, des adhésions à l’association des amis du musée. Elle a permis également d’entamer un dialogue avec les habitants sur ce futur musée qui pour certains touchent une part de leur intimité. Elle a permis d’identifier les points de tension qui auraient pu apparaître lors de la mise en place de l’exposition et du musée : crainte par certains d’une « folklorisation » de leur histoire, assimilation du musée à l’administration de l’Assistance publique et la DDASS, mise en exergue des points de vigilance à avoir pour les concepteurs sur l’impact psychologique de l’exposition… ces éléments ont été pris en compte dans la manière de concevoir l’exposition mais aussi la gestion future du lieu (large place laissée aux témoignages, partenariats avec des services d’archives envisagés, groupe de travail avec des psychologues, accompagnement à la recherche des origines…) Le musée ouvrira ces portes en 2016.