Pourquoi :

Cet atelier a été créé suite à une formation « approches sensibles » de la médiatrice culturelle et une rencontre avec Jean-Charles Pettier, philosophe, autour de la pratique de la philosophie « à hauteur d’enfant », de la responsable du service. Ces temps de rencontre et d’échanges nous ont permis d’oser une approche un peu « décalée » avec un public adolescent parfois appréhendé comme peu réactif. Nous avons créé ce parcours en deux séances de 2h pour intégrer le livret projets et ressources départementales des offres d’éducation artistique et culturelle éligibles au dispositif de financement SIEL. L’offre proposée s’inscrit dans la découverte du patrimoine et la catégorie « expérimentation ».

Principe :

Les deux séances sont construites en séquences de 5 à 30 minutes. Chaque séquence permet de diversifier l’approche, la compréhension et l’interprétation des objets. Observation, dessin, description, jeux d’association d’idées, exploration du vocabulaire, approche sensible, traduction des émotions en couleurs et en matières, amènent l’élève, progressivement, à explorer les notions de collection patrimoniale et de document historique. Au terme des séances, les élèves sont en mesure de définir, par eux-mêmes, le mot « patrimoine » à travers une réalisation créative.

Séance 1 : 2h Basée sur la découverte des objets du musée et de leur diversité, cette séance vise à amener l’élève à s’exprimer sur un objet du musée. Par étapes, l’élève va découvrir, puis décrire et définir l’objet qui lui a été attribué. Chaque étape, l’invite à analyser plus précisément l’objet dans sa forme, ses matériaux, son usage. Puis l’élève est amené à interpréter l’objet en s’appuyant sur son ressenti. L’approche concrète est ainsi complétée par une séquence qui sollicite les sens et l’expression. Un moment de restitution collective, permet à chacun de partager son expérience avec les autres. En conclusion, les élèves s’interrogent sur les différentes « valeur s» de l’objet patrimonial et retrouvent par eux-mêmes les critères qui justifient la conservation des objets du musée. Ils classent alors les objets qu’ils ont étudiés, afin de percevoir que ce que l’on nomme de manière générale « patrimoine » peut recouvrir plusieurs sens.

Séance 2 : 2h La deuxième séance est consacrée à une réalisation plastique personnelle. En mobilisant les expériences, les échanges et les constats de la séance 1, l’élève est accompagné dans la constitution d’un petit musée imaginaire individuel à l’intérieur d’une boîte de Pétri. Les histoires personnelles sont interrogées pour faire ressortir les émotions, qui sont alors à transposer en matières, couleurs et compositions. Une approche sensible et poétique, pour que chacun crée sa « Patri-Box ». Les élèves sont encouragés à présenter leur travail à la classe. Dans cette séance, ils font l’expérience de l’importance du sensible et de la mémoire, de la part d’objectif et de subjectif, dans la construction du « patrimoine ». Suite à cette séance, une restitution du travail des élèves par une exposition des « patri-box » au collège est possible.

Objectif :

  • Pour les publics ?

Proposer une activité qui déconstruise le groupe « classe » pour que les élèves se mobilisent individuellement. Créer des temps court et construire une évolution qui incite chacun à participer. Proposer une activité « ado » qui mette en valeur l’autonomie, l’initiative et l’expression personnelle. Nous avons été touchées par la solidarité qui existe entre les élèves et frappées par leur implication.

  • Pour le territoire ?

S’inscrire dans un dispositif départemental pour faire rayonner le musée avec une offre innovante et attractive.

  • Pour la structure ?

Proposer une offre de qualité, qui mette l’élève au cœur du dispositif de construction de son savoir. Interroger les jeunes sur la construction de l‘identité individuelle et collective. Nous avons senti que certains enseignants, notamment ceux qui accompagnent des élèves en difficulté, ont apprécié de trouver une proposition sur le terrain « éducatif » qui participe à l’ouverture à soi et aux autres.

Résultat :

L’alternance des rythmes et des approches pédagogiques permet à chacun, selon sa capacité et son aisance, d’exprimer son esprit d’analyse et sa créativité. En approchant de manière concrète le processus de patrimonialisation, en le transposant dans leur histoire personnelle, il me semble que les élèves perçoivent les parts de subjectivité et d’émotion associées à certains thèmes. Ces temps au musée créent un espace de parole où l’on peut aborder sereinement la question notamment des origines (nationalité propre, des parents, des grands parents ?), du sentiment d’appartenance, ou de la religion. Les enfants découvrent des choses sur eux et sur les autres. J’espère que cet atelier participe, à sa mesure, à développer un regard bienveillant sur les autres.