Pourquoi : Le Rize met l’accent sur la construction d’un récit collectif de l’histoire et de l’identité de Villeurbanne. Ainsi, il est amené à travailler en grande proximité avec les acteurs et habitants du territoire. Afin de diversifier et d’étoffer sa démarche, le Rize s’est rapproché de structures d’éducation populaire. Lors de stages animés par L’Orage, l’équipe du Rize s’est appropriée de nouveaux outils qui lui ont permis de conduire la phase d’identification des problématiques structurant le propos de l’exposition avec un panel de personnes élargi, à la fois en interne au Rize (en menant une réflexion en équipe complète) et en externe (en mobilisant des personnes rencontrées dans l’espace public). Dans cette exposition, il s’agissait avant tout de parler de l’évolution de la figure de l’ouvrier à Villeurbanne et il semblait très pertinent de privilégier à cette occasion la parole citoyenne. À chaque étape, une documentariste sonore a capté les échanges qui constituent le point de départ du débat proposé aux visiteurs de l’exposition. Principe : Le principe de l’action était de mener une réflexion collective, à l’échelle de la ville, autour de l’identité ouvrière à Villeurbanne. Pour ce faire, des méthodes inspirées du domaine de l’éducation populaire (et présentées à l’équipe du Rize par la Scop L’Orage) ont été mises en application. Concrètement, les membres de l’équipe du Rize sont allés à la rencontre des Villeurbannais dans la rue (dispositif des « brigades mobiles ») avec des panneaux comportant chacun une question permettant d’engager la discussion, le débat et la confrontation des idées sur la thématique de l’identité ouvrière. Les passants qui souhaitaient poursuivre la réflexion ont été invités à participer à une phase d’enquête menée au Rize dans le but d’approfondir les questionnements communs et d’initier l’élaboration du contenu de l’exposition ensemble. Enfin, tous les enquêtés ont été conviés à un temps collectif qui a permis de croiser les points de vue et de faire émerger les grandes thématiques de l’exposition. Resultat :Le recours à un dispositif d’intervention hors-les-murs a permis d’enrichir le questionnement lié au territoire, d’aller au-delà des avis de professionnels ou d’experts et d’impliquer les personnes dans la conception de l’exposition. En se positionnant dans des lieux à vocation très diverses (lycées, arrêts de métro, MJC, marchés…), nous avons pu recueillir et faire figurer dans l’exposition des points de vue tout aussi variés, selon la tranche d’âge, l’expérience professionnelle, l’histoire familiale, etc. Notre présence dans l’espace public n’a suscité ni hostilité ni méfiance. La grande majorité des personnes rencontrées ont engagé la conversation sur la base de la question posée sur le panneau sans nous demander au préalable qui nous étions ou quel était le but de l’intervention. Les premières sorties nous ont permis de dissiper nos appréhensions et de valider la méthode, pour les « brigades mobiles » notamment. Les thématiques d’exposition soulevées par les personnes extérieures au Rize sont venues confirmer les pistes lancées lors de la réflexion en équipe. Le point le plus problématique quant à la mobilisation citoyenne reste la disponibilité des personnes pour suivre toutes les étapes de construction du projet. Enfin, la réflexion autour de la participation citoyenne (intégrée aux missions du Rize) a révélé que l’enjeu de prise en compte de la diversité des points de vue est également capital dans le fonctionnement interne de l’équipe du Rize. Petit à petit, nous faisons évoluer nos méthodes de travail vers davantage d’implication des membres de l’équipe dans les schémas de décision.