Pourquoi : L’exposition, « Auprès de nos arbres. Un patrimoine en devenir » fut présentée au musée départemental du Revermont durant les saisons d’ouverture 2011 et 2012. Principe : Il s’agissait de montrer les rapports que l’homme entretient avec les arbres d’hier à aujourd’hui et demain, ici ou ailleurs. L’histoire de nos sociétés a toujours été intimement liée à celle des arbres. Ceux-ci ont permis à l’homme de se nourrir ou d’alimenter son bétail, de se chauffer, de construire son habitat, de fabriquer ses outils… Aujourd’hui, l’arbre est un symbole culturel fort, un enjeu politique, économique ainsi qu’une nécessité environnementale. Son devenir est indissociable de l’écosystème qui l’entoure et doit se réfléchir en termes de gestion des paysages et de développement durable. En 2011, année internationale de la forêt, cette exposition fut également l’occasion de pointer un regard vers les forêts du département ou d’autres plus éloignées, comme les forêts tropicales que la déforestation menace. Resultat : L’exposition était organisée en trois parties de l’arbre « patrimoine » à l’arbre « enjeu de développement durable ». Partie 1 l’arbre matière, le sens du bois Cette première partie proposait une approche sensible de la matière bois et donnait la parole aux professionnels du bois aujourd’hui tout en présentant l’évolution de l’outillage. Bûcheron, scieur, luthier, tourneur, sculpteur, charpentier, ébéniste : chacun appréhende l’arbre et la matière bois selon sa logique propre. Les savoir-faire mobilisent l’ensemble des sens. Au moment du choix de l’arbre pour le bois de lutherie, l’observation est essentielle : observation éloignée, puis au pied de l’arbre, lecture sur, puis sous écorce. Le scieur parle de « l’œil » dès l’achat du bois, jusqu’au dernier tri après avoir débité les pièces. Le sculpteur, l’ébéniste, sont particulièrement sensibles au toucher de la pièce qui permet de percevoir les imperfections non visibles à l’œil nu. Pour le luthier, c’est le son du rabot sur une table d’harmonie de violon qui déterminera l’épaisseur à garder. Cette attention permanente permet de prévoir les réactions de la matière et d’anticiper le déroulement du processus de fabrication. Partie 2, arbres remarquables, arbres vénérables Cette séquence permettait de s’interroger sur la notion d’arbre remarquable au terme de différentes enquêtes menées sur le territoire français et plus particulièrement dans l’Ain par l’association « Patrimoine des pays de l’Ain ». Elle aborde les dimensions historiques et symboliques de l’arbre, son inscription dans l’espace et le temps des hommes. L’arbre accompagne l’homme tout au long de sa vie. Planté à la naissance d’un enfant, lors d’une célébration sur la place du village ou de la main d’un personnage illustre… l’arbre acquiert sa valeur symbolique et culturelle au voisinage des générations d’hommes qui le côtoient, l’apprécient et le chargent d’affectivité. De banal, l’arbre devient « remarquable » par le prisme des regards. Patrimoine naturel et culturel, il se distingue alors selon différents critères : âge, dimension, particularité physiologique ou botanique, rareté de l’espèce, environnement particulier, lien avec un événement, une légende un personnage ou une activité économique. Partie 3, arbres d’aujourd’hui, arbres de demain. Une gestion durable Ce troisième volet permettait d’aborder la question de la gestion de ce patrimoine arboricole et forestier, en France et dans le monde selon différents points de vue : de la dimension historique à une approche sociologique sur les enjeux actuels, économiques et environnementaux. Des chartes médiévales à la loi forêt de 2001, la gestion du patrimoine arboricole et forestier se pense sur le long terme. Hier comme aujourd’hui, il s’agit d’organiser les différents usages -non sans conflits- entre la production et l’utilisation de bois, la chasse et la cueillette, les usages récréatifs, la préservation de la biodiversité et des paysages. Dans l’Ain, un livre blanc de la filière bois a permis de dégager des mesures concrètes comme les actions de labellisation, de formation des professionnels, de maintien de la biodiversité, de régénération raisonnée de la forêt… L’enjeu d’une gestion durable se pose également à l’échelon mondial et notamment par rapport à certaines forêts menacées en Asie, Afrique et Amérique par une exploitation inconsidérée des ressources naturelles. Cette troisième partie était complétée par deux installations « Forêts » de Vincent Lajarige et « Forêts tropicales » de Sueno en la Fabrica.