Pourquoi : Le musée départemental du Revermont comporte un potager-verger conservatoire, partie intégrante des collections. La problématique de la conservation du vivant est au cœur de ses préoccupations. Confronté au manque d’espace pour produire les semences de certaines espèces, à la réduction des moyens humains et budgétaires mais aussi parfois à l’incivilité de certains visiteurs qui n’hésitent pas à chaparder des semences, le musée s’est associé l’aide de jardiniers amateurs, maraichers et agriculteurs professionnels pour conserver, expérimenter et valoriser les variétés locales de la collection du musée. Principe : 1 Organisation de sessions de formation à la production de semences avec Valérie Abatzian, technicienne, en partenariat avec l’association des Amis de Treffort-Cuisiat et du musée du Revermont en 2011 et 2012. 2 Création du réseau Solimence en tant que commission au sein de l’association des Amis de Treffort-Cuisiat et du musée du Revermont. En début d’année : répartition des variétés à conserver et suivis de culture chez les jardiniers. Travail sur les descriptions des variétés. Bilan de la saison écoulée et restitution des semences au musée.Organisation de bourses d’échange de semences et de plants par l’association des Amis de Treffort-Cuisiat et du musée du Revermont 3 Dans le prolongement de cette action auprès des jardiniers amateurs, des liens se sont noués avec des associations d’agriculteurs et maraichers (CDA, collectif de Développement de l’Agroécologie et ADEAR 01, Association de Développement de l’Emploi Agricole et Rural)et ont abouti à la signature d’une convention de partenariat autour du projet 3A3B (Des variétés Anciennes pour une Agriculture Autonome dans le Bassin de Bourg-en-Bresse). L’objectif est la mise en place de protocoles de culture pour la conservation, l’expérimentation, la valorisation des variétés locales de légumes et de céréales. Suivis de culture chez les adhérents. Recherche de filières de valorisation avec les meuniers, les boulangers, les brasseurs. Communication des actions sous diverses formes. Objectif : – pour les publics ? Par rapport à Solimence, les formations, les réunions, les bourses d’échange de semences et de plants ont lieu au musée et sont l’occasion pour les membres du réseau de s’approprier le musée et plus particulièrement le jardin. Les bourses d’échange de plants et de semences sont aussi l’occasion d’élargir le public du musée. Certains visiteurs rejoignent d’ailleurs le réseau après ces bourses d’échange. Le partenariat avec le CDA et l’ADEAR a permis un élargissement des publics avec notamment l’organisation d’activités éducatives avec les lycées agricoles dans le cadre de la fête de la science ainsi que la mise en place de dégustation de pains préparés à partir de variétés anciennes pour le grand public. – pour le territoire ? Le projet 3A3B a permis la rencontre de différents professionnels par rapport à la valorisation des céréales produites. Même s’il s’agit de microfilières, on peut imaginer des retombées économiques pour les personnes qui participent au projet. Le réseau Solimence joue un rôle de sensibilisation et d’alerte de l’opinion par rapport aux questions de brevetabilité du vivant et de législation en matière de semences. Il a organisé plusieurs réunions sur ces questions. – pour la structure ? – Elargissement des publics du musée. – Intérêt renouvelé pour la collection et les recherches en ethnobotanique menées dès la création du musée. Les remises de semences, les visites de culture sont à chaque fois pour le musée, l’occasion de transmettre les données ethnobotaniques sur les variétés mais aussi de recueillir des informations plus précises sur les modes de culture actuelle, les variétés et les représentations des jardiniers et professionnels. – Intérêt dans le cadre de la préparation de l’exposition « Oser la biodiversité. Le patrimoine agricole du futur » de pouvoir asseoir le discours de l’exposition sur des actions concrètes menées dans le département. Resultat : La participation à la conservation d’un bien commun pour les générations futures, sa diffusion dans le cadre des bourses d’échanges, la sensibilisation des publics aux questions de gestion et de législation des semences relèvent tout à fait à mon sens, d’une démarche citoyenne.