Dans le cadre des jeux olympiques et paralympiques, le département des patrimoines culturels (DPC) de l’AP-HP (service des archives et du musée), organise, en partenariat avec la direction du mécénat et de la culture du groupe hospitalo-universitaire AP-HP. Sorbonne Université, une exposition temporaire dédiée au mouvement utilisé dès le XIXe siècle comme traitement médical pour rééduquer les corps altérés et réadapter les patients à la vie sociale.
L’exposition, qui a reçu le label « Olympiade culturelle », se concentre sur la médecine de réadaptation et sur l’évolution de ses dispositifs mis en œuvre à l’hôpital, pour favoriser la réintégration du patient dans son environnement. Elle évoque l’évolution des appareillages, utilisés comme parties compensatoires du corps humain pour en renforcer l’autonomie, depuis la prothèse jusqu’à l’exosquelette, ainsi que l’amélioration du matériel roulant qui vise à faciliter le déplacement de la personne limitée dans ses mouvements. De même, des séries de visuels photographiques réalisés dans les hôpitaux spécialisés de l’AP-HP Raymond-Poincaré de Garches et maritime de Berck témoignent de ces initiatives d’insertion des patients développées tout au long du XXe siècle.
Parallèlement à l’intérêt porté à l’observation du corps vivant, les médecins recourent dès le début du XIXe siècle à la pratique des exercices corporels pour traiter les pathologies orthopédiques, traumatiques ou encore neurologiques et congénitales. Largement initiée dans les hôpitaux par le gymnaste militaire Napoléon Laisné, la gymnastique médicale collective se répand dès 1847, progressivement complétée par la kinésithérapie, qui applique une méthode individualisée aux parties défaillantes du corps. Une soixantaine d’objets, moulages en plâtre des fonds Charcot et Bourneville, matériel de mécanothérapie, appareillages orthopédiques, visuels photographiques et ouvrages illustrent ainsi ces pathologies et leurs traitements.
Installée dans l’église Saint-Louis au cœur de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, l’exposition bénéficie d’un cadre patrimonial parisien culturel, méconnu du grand public. Bâti sous le roi Louis XIV, tout d’abord par l’architecte Louis le Vau puis par Libéral Bruant, l’édifice religieux se distingue en particulier par son plan en croix grecque facilitant à l’époque la répartition des patients par pathologie et par une coupole octogonale centrale d’une hauteur de plus de 60 mètres, disposée au-dessus du chœur.