Faisant suite au premier volume traitant du patrimoine textile, ce numéro de la revue In Situ. Revue des patrimoines se concentre sur un domaine patrimonial vaste, celui des vêtements et accessoires de mode. Objets en trois dimensions répondant tous à une même fonction — couvrir et/ou orner le corps nu —, ils ont en commun d’être soit apposés sur le corps, soit constitués de panneaux (le plus souvent textiles) drapés ou cousus entre eux pour envelopper ce dernier.

Mais ces productions s’incarnent dans des typologies très diverses, reflets d’usages et de sociétés différents : signifiant les appartenances de région, de classe, de genre, de « race » et de génération, soumis aux variations saisonnières de la mode, comme les habits portés par les classes aisées urbaines, ou bien réglementés et immuables semble-t-il comme les costumes populaires, parfois dits « traditionnels » ou « folkloriques » (extra-européens) qui font l’objet de classement par l’Unesco, ou les uniformes (de travail, religieux, civils ou militaires), ou encore imaginés pour une utilisation ponctuelle et codifiée, comme les tenues dites « de circonstances » (baptême, communion, mariage, deuil), les costumes de théâtre (mais aussi de cinéma, de cirque, etc.) ou les travestissements (rituels dans les sociétés extra-européennes, les bals costumés, etc.).

Cette diversité fait la richesse de ce patrimoine, matériel et immatériel, mais a aussi été la source de son invisibilité relative. Jusqu’il y a peu, aucun champ de recherche unifié n’avait ainsi pu se constituer en France autour de ces objets — la vaste et disparate famille des objets d’art ne trompant personne avec son inventaire à la Prévert.

Toutefois, après avoir accusé un retard certain par rapport au monde anglo-saxon, la France – pourtant capitale historique de la mode – a connu ces dernières années un grand dynamisme dans les études sur la mode, tant dans les musées qu’à l’université, grâce à de nouveaux réseaux de chercheurs et de conservateurs. Ces études touchent des domaines très divers (histoire de la mode et du costume, histoire économique, ethnologie et anthropologie, sociologie, esthétique, histoire sociale, histoire des techniques…) dans une approche désormais pluridisciplinaire.

Depuis les années 2000, ce patrimoine a également été mieux valorisé au sein des entreprises productrices (maisons de mode) : conservatoires, départements spécialisés dits Archives ou Héritage des grandes maisons de couture et groupes de l’industrie du luxe se sont développés, tant pour des nécessités techniques et économiques (conserver les savoir-faire) que de communication (le fameux ADN de la marque : branding et discours de marque).

En faisant un état des lieux, ce numéro entend, en revenant sur la lente émergence de ce patrimoine de la mode, participer à ce renouveau et mettre en lumière des institutions et des fonds, publics comme privés – notamment au sein d’entreprises et de maisons historiques ou récentes –, pour susciter de nouvelles perspectives de recherche et de valorisation pour ce patrimoine.

CONSULTER L’APPEL 

Modalités de soumission /
Les articles proposés devront contenir une part inédite de recherche, d’hypothèse ou de mise à jour ; ils ne sauraient reprendre la totalité d’un article déjà paru. Il est souhaité qu’ils soient largement illustrés, y compris par des exemples sonores et/ou audiovisuels.

Si vous souhaitez contribuer à ce numéro, nous vous remercions d’envoyer avant le 15 avril 2022 un résumé de votre proposition de 1500 signes au maximum, ainsi qu’un court CV par courriel — insitu.patrimoines@culture.gouv.fr — ou par voie postale :

Ministère de la Culture
Direction générale des Patrimoines
Revue In Situ à l’attention de Nathalie Meyer, 6 rue des Pyramides – 75001 Paris

Envoyer une copie de votre proposition à :
Alexandra Bosc : alexandrabosc@gmail.com
Anne Monjaret : anne.monjaret@ehess.fr

Les textes des articles correspondant aux propositions retenues sont attendus pour le 15 septembre 2022. Vous pourrez rédiger votre article en français ou dans votre langue d’usage. Ils seront publiés dans leur version originale et dans leur traduction française. La taille des articles sera comprise entre 15 000 et 35 000 signes espaces et notes compris.