Depuis quelques années, les Français expriment une préoccupation croissante pour la préservation de leur patrimoine. Celui-ci ne se résume cependant pas aux monuments, sites archéologiques et objets mobiliers. Il inclut également les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire qu’une communauté humaine reconnait comme faisant partie de son patrimoine parce qu’elles lui procurent un sentiment d’identité et de continuité : ces éléments forment ce que l’on appelle « le patrimoine culturel immatériel ».
Au même titre que la protection du patrimoine culturel matériel, la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel revêt un enjeu significatif pour notre pays. Ce patrimoine constitue lui aussi un marqueur d’identité, qui témoigne de la richesse et de la diversité culturelles de notre pays, un vecteur de cohésion et un levier de développement économique et touristique pour les territoires. Mais il s’agit d’un patrimoine extrêmement fragile, dans la mesure où il se fonde sur les interactions humaines : il peut disparaître si rien n’est fait pour maintenir la communauté de praticiens ou assurer sa transmission.
Près de vingt ans après l’adoption de la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le 17 octobre 2003, la commission de la culture, de l’éducation et de la communication a souhaité se pencher sur la manière dont la France respecte ses engagements en matière de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel immatériel. Elle formule une série de recommandations pour en accélérer et en faciliter la mise en oeuvre, se montrant particulièrement soucieuse que le ministère de la culture et les collectivités territoriales s’engagent davantage dans ce domaine pour lequel leur contribution peut être décisive.