« Plateau volant, motolaveur, purée minute », cette triade fait écho à la célèbre Complainte du progrès (Les Arts ménagers) de Boris Vian, diffusée au Salon des arts ménagers de 1956, et dans laquelle le poète énumère avec humour les appareils plus ou moins fantaisistes qui envahissent le quotidien. Ces objets qui ont véritablement figuré au Salon incarnent l’esprit d’invention et de modernité qui en ont fait sa marque de fabrique. À la croisée des sciences, de l’industrie et de l’esthétique, et au-delà de l’événement commercial, c’est bien une forme de révolution sociale que le Salon a instaurée entre 1923 et 1983.
Dans le cadre de la célébration des 100 ans du Salon, cette exposition présente des photographies originales issues des fonds des Archives nationales. Ces tirages dialoguent avec des objets des collections du Mucem, en particulier ceux exposés au Salon par son ancêtre, le musée national des Arts et Traditions populaires, entre 1951 et 1959. Ce décalage entre modernité et tradition est ainsi rejoué pour illustrer une époque où les intérieurs domestiques se transforment face au progrès, bouleversement qui conduit les équipes du musée à patrimonialiser une société traditionnelle en train de disparaître. Cette exposition présentée au Mucem est une adaptation de l’exposition « Au Salon des arts ménagers (1923-1983) : plateau volant, motolaveur, purée minute » organisée par les Archives nationales du 5 février au 16 juillet 2022, et dont le commissariat était assuré par Sandrine Bula, conservatrice du patrimoine, responsable de la mission photographie aux Archives nationales, Marie-Ève Bouillon, chargée d’études documentaires à la mission photographie des Archives nationales, et Luce Lebart, historienne de la photographie et commissaire indépendante.
Exposition visible du 7 juillet au 8 octobre 2023