La FEMS et la transition écologique
La question écologique est consubstantielle à la FEMS. Elle est au centre de la démarche de ses adhérents, avant même la fondation de la fédération il y a un peu plus de trente ans. Précurseurs dans leur approche environnementale du territoire, les écomusées et musées de société placent au cœur de leur projet l’interprétation des paysages et l’organisation de l’activité humaine autour des ressources disponibles. Ils sont donc depuis leur origine pleinement engagés dans les défis du développement durable, non seulement par leur rapport aux territoires et à leurs habitant.e.s et leur implication dans l’économie sociale et solidaire, mais aussi par la démarche patrimoniale qui par définition place les musées au centre des enjeux de transmission et de résilience.
Néanmoins, face à l’amplification de la crise écologique à l’échelle planétaire, notre fédération a vocation à se mobiliser de manière plus forte et à changer d’échelle dans ses propositions.
Certes, la FEMS n’a pas attendu 2023 pour prendre position, mener des projets ambitieux, relayer et accompagner l’action de ses membres (exposition « le développement durable…et vous ? », 2012) et diffuser de multiples ressources sur ces sujets. Mais il convient à présent de développer nos actions à la mesure de la situation actuelle. Depuis la naissance des écomusées, liés notamment aux parcs naturels et aux espaces de développement rural concerté, les enjeux écologiques se sont aggravés et sont aujourd’hui clairement liés à « l’urbanisation généralisée du monde », les villes consommant 80% des ressources du globe.
Quelques grandes institutions culturelles, dont des musées, ont déjà commencé à s’emparer fortement du sujet, en investissant parfois des moyens importants pour calculer leur bilan carbone. Les résultats montrent en général la prépondérance des déplacements de publics, ce qui représentera peut-être un enjeu moindre pour les adhérents de la FEMS, du fait de la proximité des publics-habitants. Par ailleurs, de nombreux établissements intègrent déjà dans leurs projets d’expositions la question de l’écoconstruction et du remploi des matériels et matériaux scénographiques. Mais l’envergure et la complexité des questions doivent nous conduire à les aborder dans leur globalité, tout en essayant de bien sérier les problématiques : le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, les pollutions, les déchets.
Que peut la FEMS ? Beaucoup de choses, à commencer par rendre encore plus visibles les innombrables actions et projets de ses membres : sensibilisation et conservation du patrimoine naturel, médiation culturelle et scientifique, projets participatifs, publications et expositions…
Ensuite, continuer de favoriser le partage des expériences, à travers ses différents formats : je-dis de la FEMS, rencontres en région, visites-ateliers, mise en ligne de ressources et naturellement les rencontres professionnelles annuelles, qui seront consacrées à la transition écologique en 2024.
Accentuer aussi le soutien aux structures adhérentes qui n’en ont pas toujours les moyens en termes de formation, de méthodologie et de diagnostic…
Et plus généralement, et parce que c’est l’ADN et le langage des musées, contribuer à la construction de nouveaux récits d’avenir désirables, nourris de la participation de nos concitoyens, dans une vision de longue durée en reliant le passé, le présent et le futur.
Xavier de la Selle, Président de la FEMS